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Historique
1968: Les débuts de l’AGEECJ
L’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Jonquière est accréditée par la loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves ou d’étudiants, depuis 1994. Il faut remonter à bien plus loin dans son histoire pour y voir le début de la mobilisation des étudiants du Cégep de Jonquière. L’AGEECJ prend naissance avec le mouvement étudiant et par la création du Cégep de Jonquière en 1967. Le 29 juin 1967, le gouvernement provincial adopte la Loi sur les collèges d’enseignement général et professionnel, à la suite des recommandations du rapport Parent. Le Cégep de Jonquière est un des premiers cégeps à voir le jour dans la province. Sa création vient de la fusion du Collège classique de Jonquière fondé en 1955 par la communauté des Oblats et de l’école technique d’Arvida fondée en 1948. En 1968, les étudiants du Québec se mobilisent pour une nouvelle université francophone parce qu’il n’y a plus assez de place pour les étudiants dans les universités québécoises. C’est en octobre de la même année que les étudiants mènent la première grève générale qui résulte à la création du réseau de l’Université du Québec (UQ) ainsi qu’au gel des frais de scolarité jusqu’aux années 90. Les étudiants du Cégep de Jonquière se mobilisent le 21 octobre à Chicoutimi lors d’une manifestation de l’UGEQ (Union générale des étudiants du Québec).Par la suite, l’administration du Cégep de Chicoutimi décrète un lockout pour mettre à la rue ses étudiants et ceux du Cégep de Jonquière déclenche une grève par solidarité. Le 15 novembre de la même année, l’administration du Cégep de Jonquière emboite le pas à Chicoutimi en imposant un lockout après avoir évacué les étudiants jonquiérois avec l’aide de la police. Ces événements seront l’une des bases de l’AGEECJ. En effet, la première grève permet aux étudiants de se rencontrer et de discuter sur leurs revendications. C’est ainsi que le Conseil Syndical va prendre naissance. Le concept est fort simple, des représentants étudiants de différentes concentrations se rencontrent afin de prendre des décisions et des orientations sur la condition des étudiants.
Les années 1970: Jonquière dans une mobilisation nationale
En 1974, le gouvernement accorde aux étudiants du Québec l’abolition de la contribution des parents pour le calcul des prêts à partir de 1975, la diminution de la contribution des parents dans le calcul des bourses ainsi que la diminution de la contribution étudiante. C’est la base du succès de l’ANEEQ (Association nationale des étudiantes et étudiants du Québec). En plus de travailler sur des enjeux locaux, autant politiques que pédagogiques, les étudiants du Québec se regroupent pour faire passer leur message: l’ANEEQ veut la gratuité scolaire, ce qu’a abandonné le Parti québécois à la suite de son élection. Le 16 novembre 1978, c’est au tour des étudiants de Jonquière de suivre la vague qui, en 10 jours, regroupe 10 associations sur les 40 cégeps du Québec. On ressent alors un essoufflement de la grève. Le 28 novembre, le gouvernement concèdera aux étudiants une diminution dans la contribution parentale, l’abolition de la différence entre le cégep et l’université dans le calcul des frais de subsistance et la prise en compte des différences régionales dans le calcul des dossiers des étudiants-chefs de famille monoparentale. Le ministre de l’Éducation compte sur l’essoufflement du mouvement pour ne pas devoir céder davantage. Les étudiants ne sont pas satisfaits des résultats et décident de continuer la grève. Les étudiants de l’Université du Québec à Montréal choisisse eux-aussi la grève comme moyen de pression ce qui donnera un regain d’énergie à la mobilisation. Le 5 décembre, la Capitale sera envahie par plus de 8000 étudiants. Le deuxième résultat de la grève est la croissance progressive de l’aide financière totale ainsi que la réduction progressive de l’endettement par des transferts des prêts vers des bourses. Le gouvernement ne cède toutefois rien de plus. La fin de la session d’automne s’annonce et celle-ci force une interruption de la mobilisation. En dépit de tout cela, Jonquière et Alma entreprennent de poursuivre la grève jusqu’en janvier même si plusieurs cégeps sont déjà de retour en classe.
Les années 1980: des mobilisations locales et nationales
Dès le 5 janvier 1981, l’Association étudiante du Cégep de Jonquière (AECJ) grince les dents face à la hausse du tarif étudiant de la part de la CITS (Corporation Intermunicipale de Transport du Saguenay). En effet, les étudiants qui payaient 25 sous en présentant leur carte étudiante doivent payer maintenant 60 sous. Les ententes entre la Corporation et les différentes administrations des collèges et universités sont complètement niées. En réaction à cette hausse, mais surtout à la disparition du tarif étudiant les associations du Saguenay font pression pour obtenir un véritable service de transport ainsi que de conserver le tarif étudiant. À ce moment, les autobus passaient aux demi-heures du mardi au vendredi, ainsi qu’aux heures de pointe le samedi et le lundi, alors qu’il n’y avait aucun service le dimanche. La même année, l’AECJ est hôte du Printemps des cégeps. Cet événement se veut être un rassemblement de créateurs, un échange artistique, une fête culturelle des étudiants collégiaux à l’échelle nationale. Les démarches pour convaincre l’administration furent assez longues. Plus de 1500 signatures des membres seront nécessaires pour que l’administration donne le feu vert à l’organisation. Le 13, 14 et 15 mars est donc un succès. Durant la fin de semaine, pièces de théâtre, groupes de musique, chansonniers, troupes de danse, exposition, et poésie en provenance de partout au Québec sont au rendez-vous. Plus tard dans la décennie, alors que le ministre libéral de l’Éducation, Claude Ryan, avait promis maintenir le gel des frais de scolarité lors de l’élection de 1985, il abandonne sa promesse soutenant qu’il y a deux fois trop d’universitaires au Québec.Il n’en faudra pas plus pour que la population étudiante bouge. S’enclenche alors une quatrième vague de grèves dans l’histoire du mouvement étudiant québécois, celle-ci durera deux semaines et regroupera plus de 25 associations. Le gouvernement de Bourassa décidé donc de laisser les frais de scolarité gelés, mais ne fait aucune concession sur l’autre demande des étudiants: le retrait des frais afférents. Le réseau de l’UQ a toutefois décidé de ne pas en percevoir pour au moins deux ans. La mobilisation se continue en 1987 alors que des étudiants de l’AECJ feront partie de l’occupation de deux étages d’un édifice gouvernemental afin d’exiger que le gouvernement rende public son projet de réforme de l’Aide financière aux études (AFE). C’est que les étudiants avaient plusieurs revendications pour l’AFE. À la mi-décembre 1987, le conseil des ministres dégèle les frais de scolarité de 500 $ plus de 100 $ de frais afférents à 1200 $ par années en deux ans. De plus, il permet aux administrations universitaires une marge de manœuvre de 10%. La facture totale sera de plus ou moins 1500 $ avec les frais d’inscription. Au collège de Jonquière, la mobilisation est en baisse, les derniers résultats de la grève ne sont pas aussi significatifs que les grèves similaires de 1974 et 1978. Les étudiants sont désabusés et démobilisés. Les diverses affiliations nationales ne correspondent plus à ce que les membres de l’AECJ recherchent. Les exécutants du moment réorientent l’association sur des projets plus locaux en laissant de côté la représentation politique vu qu’aucun regroupement n’intéresse ses membres. On trouve trop radical l’ANEEQ et pas assez radicale la FEEQ (Fédération des Étudiantes et Étudiants du Québec) ancêtre de la FEUQ. C’est à ce moment que l’Association mène un combat contre la Corporation des affaires étudiantes du Cégep de Jonquière. La raison est simple: à l’époque l’AECJ est un comité étudiant attaché à la Corporation qui gère un budget de 170 000$ et elle n’accorde que 10% de ce budget à l’Association. La conséquence est que le conseil exécutif doit monopoliser son temps sur des moyens de financements et non à défendre les intérêts des étudiants du Cégep de Jonquière. De plus, il faudra à l’exécutif beaucoup de temps pour démystifier la différence entre l’association et la corporation à l’ensemble de ses membres. Cette confusion fera en sorte que des étudiants trouveront que l’association ne travaille pas pour eux, mais pour le collège. Dans les derniers souffles des années 80, l’Association des Étudiants du Cégep de Jonquière travaille sur sa restructuration. L’équipe exécutive est critiquée sur son travail et par ses orientations politiques. Les étudiants ne trouvent pas que les décisions sont prises de façon démocratique et se questionnent sur l’importance de l’association. Le défi des prochaines années pour le conseil exécutif sera de structurer l’association de façon adéquate pour lui donner sa crédibilité et ses mécanismes.
Les années 1990: l’AECJ se développe et devient l’AGEECJ
Au mois de novembre 1990, l’Association fait partie des soixante autres associations qui se réunissent à Montréal pour débattre de la hausse des frais de scolarité annoncée. La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) est alors créée pour se mobiliser contre cette hausse et les divisions s’accentuent à l’ANEEQ, ce qui pousse à la naissance de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). L’AECJ est présente lors de sa création à Chicoutimi. D’un point de vue politique différent, les étudiants du Cégep de Jonquière se prononcent sur la question nationale alors qu’un référendum sur la souveraineté du Québec semble imminent. Le 30 novembre 1990, Lucien Bouchard vient au Cégep de Jonquière pour faire l’annonce des résultats du référendum sur la question au collège. Avec un taux de participation les plus élevés au Québec (53,3% alors que la moyenne est de 30,7), 89,2% des étudiants sont en faveur du OUI lors d’un prochain référendum et 9,2% en faveur du NON. L’AECJ rejoint ainsi 34 autres associations étudiantes collégiales qui se sont positionnées en faveur du OUI à un Québec souverain. En 1991, l’AECJ revoit sa constitution en assemblée générale. Elle est presque complètement changé. Les pouvoirs des exécutants sont plus clairs et certains points sont précisés. Par la même occasion, les étudiants veulent que le local de l’Association ne soit plus au 137.1 puisqu’il est situé dans un endroit presque caché. En parallèle, le projet de création d’un centre social où serait situé le bureau de l’AECJ se développe. Au printemps de 1993, l’AECJ monte au front avec le Bureau d’information et de coordination de la coalition collégiale (BICCC) contre une réforme du réseau collégial qui viendrait réduire le nombre de cours d’éducation physique et de philosophie ainsi qu’imposer une taxe à l’échec. En assemblée générale, les membres s’opposent à la réforme par une majorité écrasante. Ils décideront par ailleurs de faire une manifestation conjointe avec le syndicat des enseignants du collège le 16 mars 1993. Une levée de cours a lieu, mais soulève des critiques parce que la manifestation rassemble 450 personnes, ce qui n’est pas assez pour justifier l’annulation des cours selon les critiques. L’année suivante, des autobus sont organisés par l’AGEECJ dans le cadre de la manifestation contre la réforme Axworthy. La mobilisation nationale des étudiants permet ainsi de retarder d’encore un an cette réforme. Au même moment, les étudiants veulent devenir complètement indépendant du Cégep en quittant la Corporation des affaires étudiantes. Le 1er avril 1993, 1107 étudiants se prononceront sur l’accréditation de l’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Jonquière (AGEECJ), le nouveau nom de leur association étudiante. 88% de ceux-ci se prononcent en faveur de l’accréditation. L’AGEECJ est officiellement accréditée le 15 mars 1994 en vertus Loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves ou d’étudiants. L’association est donc maintenant tout à fait indépendante du collège et n’est plus un simple comité de la Corporation. Le 29 novembre 1993, une quinzaine d’étudiants de l’association de Jonquière participeront au Grand Rassemblement de l’ONU (Organisation Nationale Universitaire) organisé au Spectrum de Montréal. Cet événement se veut la conclusion de la campagne de la FECQ et de l’ONU sur le dossier du dégel des frais de scolarité qui résultera par une hausse de 1.9 % et non de 51 % comme annoncé par le gouvernement de Bourassa. En 1995, lors du référendum sur la souveraineté du Québec, on peut remarquer la forte présence d’une cellule péquiste au collège qui travaille en collaboration avec l’association sur le dossier de la souveraineté. La position des étudiants du collège n’a pas changé depuis le référendum positionnel de 1990 sur la question. La session d’automne s’annonce très chaude. En effet, le refus d’engagement du gouvernement sur le dégel des frais de scolarité lors du Sommet sur le devenir social et économique du Québec mobilise les étudiants. Une campagne de grève générale est débutée dans l’ensemble du Québec qui réunit 23 cégeps en tout. Jonquière se joint au mouvement le 2 novembre 2013.Environ 1500 étudiants prennent place lors de cette assemblée générale et sont en faveur de la tenue d’une grève lors des journées du 11 et 12 novembre suivie d’une occupation de bureau du ministre Lucien Bouchard. Selon l’Axiome (journal étudiant de 1996) les exécutants ne s’attendaient pas à voir plus de la moitié des membres. La première journée de grève : manifestation avec les trois autres collèges et l’université de la région dans les rues de Jonquière. L’occupation n’aura aucun résultat, la police était au rendez-vous et ne permet pas l’accès au bureau de Bouchard. Deuxième journée de grève : piquetage devant le collège. Moins de quarante étudiants bravent le froid de ce mardi matin. Dans l’après-midi, près de 200 élèves du secondaire viennent rejoindre la ligne de piquetage. À se demander qu’est-ce que les étudiants qui ont voté pour la grève faisaient? Une autre assemblée générale a lieu le 13 novembre. Trois position sont prises : Qu’il y ait des autobus d’organisés pour la manifestation nationale du 20 novembre 1996 à Montréal, qu’il y ait lock-out administratif du 14 au 20 novembre et de ramasser des bouteilles et les apporter devant le bureau de Lucien Bouchard. Ce sont deux autobus de militants de Jonquière qui se joignent au 10 000 manifestants dans les rues de Montréal. La première campagne de grève générale illimitée de la FECQ obtient comme résultat; un gel des frais de scolarité jusqu’à la fin du mandat du PQ et une réforme de l’AFE, par contre, le gouvernement réinstaure la taxe à l’échec au collégial. Pour l’AGEECJ, le résultat sera de la grève sera marqué par la perte d’intérêt des étudiants face à l’association. Depuis la création de la FECQ, l’AGEECJ est non-membre ou membre temporaire. Le travail fait avec la Fédération a créé des liens entre les deux organismes. Les derniers gains faits avec la FECQ font en sorte que l’association devient officiellement membre temporaire le 26 janvier 1997 lors de la 40e CAO (Conseil d’Administration Ordinaire) à Valestrie. Puis, le 25 avril, l’AGEECJ devient membre permanent de la fédération lors du congrès annuel à Victoriaville. À l’interne cette même année, l’AGEECJ fait pression sur l’administration en vue d’avoir des réponses à une hausse non justifiée de 14$ des frais d’inscriptions. En assemblée générale, au mois de septembre, on décide de changer le logo de l’association pour un logo représentant le collège. Un comité de mobilisation est aussi mis sur pied durant la même période. En fin d’année, la position de l’association envers la FECQ reste très vague. On demande la tenue d’un référendum de désaffiliation à la FECQ. Le MDE (Mouvement pour le Droit à l’Éducation) est présent au collège, cela explique peut-être les difficultés vécues à ce moment. En février 1998, les différentes associations étudiantes du Saguenay Lac-Saint-Jean se rencontrent de façon plus régulière. Des tentatives plutôt fructueuses avaient déjà été faites dans le passé. Cette initiative sera mise sur pied par deux étudiants de Chicoutimi. À la base ce projet portait le nom de Confédération des Associations Étudiantes du Saguenay–Lac-Saint-Jean et devait regrouper l’ensemble des étudiants, même ceux des établissements du secondaire. En 1999, les différentes coalitions régionales, la FECQ et la FEUQ organisent ensemble une manifestation nationale le 24 mars. Quinze mille étudiants défilent à Montréal, Québec, Jonquière et Rouyn-Noranda. Il est pertinent de mentionner que le conseil exécutif de l’AGEECJ décide d’informer ses membres que l’association ne participera pas à la manifestation. Il faut dire que des tensions existent entre l’exécutif de l’AGEECJ et celle de la FECQ. Cela explique entre autres la question de désaffiliation durant la dernière année. Il à noter que l’AGEECJ lors du congrès au collège François-Xavier Garneau, le 19 février, devient membre suspendu de la FECQ pour avoir refusé de payé sa cotisation à la fédération. D’autre part, la coalition régionale est fondée. Elle regroupera l’ensemble des associations étudiantes collégiales et universitaires de la région sous le nom de Coalition des Associations Étudiantes du Saguenay Lac-Saint-Jean (CAESL). Ce sont 15 000 étudiants qui y sont représentés, soit le discours jeunesse le plus représentatif de la région. La fin de l’année est marquée par la levée de la suspension de membre à la FECQ, en avril au congrès de Bois-de-Boulogne, en échange de la promesse d’un référendum pour l’an prochain.
Les années 2000: Mobilisations interne et externe et entrée à la FECQ
Début 2000, des étudiants de l’Association participent au Sommet du Québec et de la jeunesse. Puis à la demande de l’assemblée générale, l’instauration d’un site internet portant sur l’association sera mis en ligne pour l’an prochain. En 2001, les démêlés avec la FECQ sont encore présents. En effet, la Fédération menace de poursuivre l’association pour ne pas avoir encore une fois payé sa cotisation annuelle. On parle alors de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) pour remplacer l’affiliation avec la FECQ. D’autre part, on appelle les étudiants à un boycottage de la cafétéria. L’association étudiante de Jonquière et celle de Notre-Dame-de-Foy tiennent simultanément des bureaux de plaintes sur la qualité des cafétérias. En 2002, les étudiants adoptent une nouvelle charte pour l’AGEECJ et demande de maintenir l’affiliation avec la FECQ pour une période d’évaluation. La relation entre l’association et la Fédération a grandement évolué avec le changement des exécutifs. D’ailleurs, la dette engendrée auprès de la FECQ est réglée. Plus tard dans l’année, le projet de centre social ressort des oubliettes, mais ne connaît pas de développement majeur. Parallèlement, le collège met sur pied un comité de relocalisation des locaux étudiants. Ce dossier est grandement suivi à la loupe, car plusieurs locaux étudiants risquent de disparaître. Le mandat de 2002-2003 est vraiment un retour en force pour l’association. Le président, François Harvey, et son exécutif prennent à cœur les projets internes et se font voir sur la scène locale auprès des organismes et syndicats. Niveau national, le travail est concentré contre la Zone de Libre-Échange des Amériques (ZLÉA). Des collaborations sont faites pour mobiliser les étudiants à la manifestation du 31 octobre. En 2003, la mobilisation politique continue. Le projet de guerre en Irak ne fait pas l’unanimité pour les étudiants. L’Association fait front commun avec le Collectif Bleuet pour la Paix lors d’actions locales. Sur la scène locale, l’AGEECJ s’oppose au projet d’une fusion entre le collège de Jonquière et celui de Chicoutimi. L’association travaille également avec la Société de Transport de Saguenay (STS) pour obtenir un service de transport adéquat et un rabais étudiant. L’AGEECJ durant les deux dernières années a réussi à développer sa culture institutionnelle. L’embauche d’attachés à l’exécutif et d’une permanente aide grandement à son développement. D’ailleurs, l’association est plus présente à l’interne et encore plus à l’externe. Ces différents points contribuent directement à l’image de l’association. En 2004, lors de l’assemblée générale du mois de janvier, on redemande de tenir le fameux référendum d’affiliation à la FECQ. L’ancien président, François Laroche, reprend son poste dans l’exécutif et il est mandaté pour conclure le contrat référendaire avec la Fédération. La FECQ refuse de signer le contrat, elle trouve que le temps est mal choisi et propose de reporter le référendum à la prochaine session. D’un autre côté, on travaille sur le dossier de la Fondation Jean-François et Patricia. Une fondation qui reste obscure dans ses fonctionnements et prises de décisions. À plusieurs reprises on essaie d’alerter les différents acteurs du collège sur le fait que des gens non-étudiants siègent de façon permanente dans l’organisme, qu’elle possède près d’un million en banque et que l’information sur celle-ci n’est pas accessible aux étudiants. Des avis juridiques et un projet d’intégrer la fondation à l’association sont pris en considération sans avoir de réels avancements. Sur un autre plan, le gouvernement libéral annonce une réforme de l’aide financière aux études, un transfert de 103 millions en bourse vers des prêts. Cette coupure est effective à partir de l’automne 2004. Il n’en faut pas plus pour que les associations étudiantes se lancent dans une large campagne d’information et de mobilisation. Deux journées de grève sont réalisées par l’association étudiante du cégep de Jonquière en vue de la manifestation du 10 novembre. Ce sont plus de 84 étudiants de Jonquière qui participent à la manifestation à Montréal qui réunit au total 15 000 militants de partout au Québec. À la session d’automne 2004, le dossier de l’affiliation à la FECQ est réglé. Un référendum a lieu, sans contrat entre la Fédération et l’Association, et 76% des étudiants qui ont voté (10%) étaient en faveur du maintien de l’affiliation. En 2005, le gouvernement Charest attaque le réseau collégial dans sa « réingénierie de l’État ». D’une part, le gouvernement Charest veut une centralisation du réseau collégial et d’autre part désire couper 103 millions dans les bourses aux études. L’AGEECJ ainsi que plusieurs autres associations étudiantes du Québec débutent des campagnes de mobilisation monstre. Le 14 février à Jonquière, pour protester contre les coupures, des étudiants bloquent l’accès au bureau de circonscription de la député libérale, Françoise Gauthier, avec des balles de foins. La police procède alors à six arrestations lors de cette action CAESL. Les divers regroupements nationaux, CASSÉÉ (Coalition des Associations pour une Solidarité Syndicale Étudiante Élargie), la FECQ et la FEUQ lancent l’appel à une grève générale illimité (GGI). L’AGEECJ tient le 8 et 9 mars un vote sur le sujet. Les étudiants du Cégep de Jonquière sont en faveur de la grève générale, le référendum sur la grève gagne par 6 voix. Officiellement, c’est en date du 11 mars que débute la grève au collège. Ensuite, le mandat de grève est renouvelé tous les trois jours. Différentes actions sont tenues durant la grève. Une des plus importantes fut l’encerclement du resto-bar les 400 coups où Thomas Mulcair venait donner une conférence. La grève est reconduite jusqu’au 30 mars. Lors de la manifestation du 16 mars, 100 000 personnes descendent dans les rues de Montréal pour réclamer au gouvernement les 103 millions. Ce fut la plus grande manifestation de l’histoire du mouvement étudiant au Québec. Le gouvernement ne peut plus négliger le mouvement de masse et doit faire vite pour ne pas aggraver la situation. Plusieurs offres sont proposées aux étudiants, mais ne sont pas acceptées. Les étudiants ne retourneront pas en classe sans la réapparition des 103 millions. Après cinq semaines de grève, le gouvernement fait une offre qui sera rapportée par la FECQ aux associations étudiantes. La proposition est un remboursement de 70 millions la première année dans le plafond des prêts et 103 millions l’année suivante. La Fondation canadienne des Bourses du Millénaire allonge 40 millions dans ce cadre financier. De plus, l’issue finale amenée par le gouvernement inclut 100 millions provenant du Programme canadien de Prêts aux Étudiants, un programme fédéral qui vise à offrir des prêts aux étudiants pour les études postsecondaires. C’est le 4 avril que se termine la grève pour les étudiants de Jonquière. En effet, les membres de l’AGEECJ acceptent l’offre du ministre de l’Éducation par une majorité de 57 %. En prenant cette décision, ils décident le retour en classe en date du 5 avril. La perturbation des cours par 17 jours de grève reporte la fin de la session au début de juin. La facture totale s’élève à 14 000 dollars pour les opérations de l’AGEECJ pour les deux semaines de grève. Pour l’AGEECJ, la fin de 2005 annonce un nouvel exécutif et aussi le départ de François Laroche à titre de Secrétaire-Trésorier de la FECQ. Il transmet le flambeau au nouvel exécutif composé d’une ancienne journaliste de l’Alternative (journal étudiant), Priscilla Plamondon-Lalancette. En 2006, après la mise en ligne du site web de l’association étudiante, l’énergie est mise en vue de dénoncer la qualité des services et les coûts faramineux de la cafétéria. C’est le sur le nom du comité DÉCAF (Dénonciation Étudiante de la CAFétéria) que le projet prend son envol. Le comité a entre autres comme objectif de mettre en place un café étudiant. En effet, le collège a une entente d’exclusivité avec une multinationale et celle-ci empêche les étudiants de créer un café. L’exécutif fait une large campagne à propos des revendications de DÉCAF et tiendra une cantine clandestine en guise de moyen de pression. Sur un autre angle, la démission du président amène Priscilla à prendre la tête de l’AGEECJ. Dès son élection, on voit une tendance sur les dossiers plus sociopolitiques. Plusieurs conférences ont lieu dans le collège avec différents acteurs politiques du Québec et même du Canada, tels qu’André Boisclair du Parti Québécois. À la fin de l’année, l’AGEECJ est hôte de son premier congrès FECQ au mois de mars. Les liens avec la fédération y sont alors consolidés pour de bon. Finalement, Priscilla Plamondon-Lalancette quitte l’association pour devenir Coordonatrice aux relations et communications de la FECQ. En 2007, sous la présidence de Jérôme Claveau, l’AGEECJ continue le combat contre la cafétéria du collège. On passe à la phase suivante du comité de dénonciation de la cafétéria, portant le nom de DÉCAF II. La multinationale s’engage à avoir des rencontres avec l’AGEECJ par rapport à la création du café étudiant. Ce n’est pas ces engagements qui feront en sorte que l’association étudiante ne continuera pas ses moyens de pression. En effet, le concept de cantine clandestine est toujours présent et offre encore le café et les rôties gratuits aux étudiants. C’est l’ancêtre du Café chez Ginette. Il est regrettable de constater que le mandat de 2007 s’accomplit sans aucun conseil d’administration pour l’association étudiante. La mobilisation étudiante depuis la grève est très faible. Le projet de fusion entre les collèges de Jonquière et de Chicoutimi refait surface. Il est certain que les deux associations démontrent leur mécontentement. Heureusement, le dossier de la fusion tombe encore une fois à l’eau. L’année s’achève par la rentrée en poste du nouveau président, Xavier Lefebvre Boucher. Son équipe et lui se prépare pour une mobilisation contre une hausse des frais de scolarité. En annonçant un dégel des frais de scolarité, le gouvernement de Jean Charest déclare la guerre aux étudiants. Les étudiants de partout au Québec se consultent pour établir une stratégie contre le dégel. L’AGEECJ mène cette lutte au sein de la Coalition des forces étudiantes nationales (CFEN). Cette coalition, nommée par l’AGEECJ, est composée de la FECQ et de la FEUQ. Des actions comme la pirata libéral et refaire le portrait de Jean Charest ont beaucoup de succès sur le campus du Cégep de Jonquière. À son sommet, la manifestation du mois de novembre regroupe environ 4000 étudiants dans les rues de Montréal. Plus de 120 étudiants de Jonquière se déplacent pour l’événement. Cette campagne échoue malheureusement pour les étudiants de Jonquière. Le mouvement étudiant est divisé et les frais de scolarité augmente de 500$. À l’interne, le journal étudiant revient sous le nom de L’Obtus et un comité KINO est créé. Ensuite, l’AGEECJ, lors de son assemblée générale annuelle, modifie son logo et reçoit le mandat d’offrir un guichet automatique aux étudiants. Le président, Xavier Lefebvre-Boucher, quitte l’AGEECJ pour devenir président de la FECQ.